Régie de l’aqueduc intermunicipale
du Bas-Richelieu

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Municipalité Saint-Denis-sur-Richelieu

C’est durant la période de 1888 à 1920 que les services publics se développèrent vraiment à Saint-Denis-sur-Richelieu. Ainsi, on disposa ici d’un premier aqueduc en 1888, d’un service téléphonique élémentaire en 1895, d’une fanfare en 1895, d’une banque en 1904, d’un système d’égouts rudimentaire en 1905, de bornes-fontaines en 1907 et même d’un corps de police avec une prison … en 1908.

On connut l’éclairage des rues au pétrole en 1910, un “Hôtel de Ville” adapté en 1913, un important monument aux Patriotes en 1913, un premier vrai parc municipal avec kiosque à musique en 1916. On vit les premiers trottoirs en béton en 1915, puis enfin les premières rues en macadam en 1919-1920.

Cette époque est aussi celle où l’on a vécu la division des deux municipalités, soit en 1903, justement à propos d’une amélioration que tous souhaitaient, celle des chemins de la campagne.

Le premier aqueduc (1888)

Le premier et le plus important service pour une collectivité, c’est sûrement de l’eau pure à boire. Jusque dans les années 1880, les gens de Saint-Denis s’alimentaient soit à la rivière, soit à leurs puits privés. On peut toutefois imaginer qu’avec la multiplication des puits et des puisards, côte à côte sur de petites propriétés, l’eau manquait souvent et surtout elle manquait de pureté dans bien des cas. Allaire signale qu’en 1886, “Les frères Chenette d’Iberville, avaient reçu du conseil de l’époque et à leur demande une autorisation à l’effet d’installer un aqueduc au village. Ils n’avaient cependant pas jugé à propos de s’en prévaloir.”

Mais c’est dans Richard qu’on trouve le récit détaillé de l’implantation, à Saint-Denis, du premier véritable aqueduc.

“Vers 1885, le curé O’Donnell fit construire, par Ferdinand Fecteau de Saint-Antoine, un petit aqueduc pour fournir l’eau au presbytère, au couvent et à l’Hospice Saint-Louis. L’eau était pompée de la rivière par un moulin à vent situé sur le terrain de l’église sur le lot 185 du cadastre (terrain actuel du Sacré-Cœur). Cet aqueduc disparut après la construction de l’aqueduc du village en 1888.”

Fecteau “Le patenteux”

Au printemps de 1888, Ferdinand Fecteau commença à ses dépens la construction d’un aqueduc pour le village. À l’aide d’un crédit de 2 000$ que lui procura M. O’Donnell, M. Fecteau fit venir d’Angleterre des conduites en fonte de trois et de quatre pouces de diamètre. L’aqueduc de Saint-Denis fut, après sa construction, relié à l’aqueduc de Saint-Antoine par un tuyau traversant la rivière Richelieu.

L’eau fut d’abord refoulée de Saint-Antoine, à Saint-Denis, pompée par un moulin à vent. Toutefois, l’action du moulin à vent était parfois insuffisante à cause de l’inconsistance du vent. M. Fecteau acheta alors, en 1889, de la maison Rondeau de Sorel, un moteur à vapeur de quatre forces pour suppléer à l’insuffisance du moulin à vent. La dépense d’eau augmentant, il éleva un autre moulin à vent à Saint-Denis, sur le numéro 216 du cadastre. Il y construisit bientôt un abri pour y mettre un moteur à vapeur auquel il ajouta un moteur à l’huile importé de Norvège.

Ferdinand Fecteau, constructeur du premier aqueduc de Saint-Denis, était le fils d’Azarie Fecteau, cultivateur de Saint-Antoine. Il commença sa carrière à la carrosserie de Moïse Phaneuf. En 1886, il fit, en qualité de propriétaire, l’aqueduc de Saint-Antoine puis celui de Saint-Denis en 1888. Il construit aussi trois yachts à vapeur dont le dernier, “Le Ferdinand”, avait une longueur de 60 pieds.

Après une vie bien remplie, M. Fecteau rendit son âme à Dieu le 8 mai 1924, âgé de 78 ans. Son fils François hérita de ses aqueducs de Saint-Denis et de Saint-Antoine.

L’électricité ayant fait son apparition au village de Saint-Denis, le 11 avril 1924, François Fecteau acquit, au cours de l’été, un moteur électrique pour l’aqueduc.

Réservoir, chlore, filtre
Le premier réservoir de l’aqueduc était en fer, renfermé dans une tour de bois située sur la terre du curé, dans un endroit qui, en 1910, se trouva inclus dans le nouveau cimetière. Cette première cuve en fer, faisant défaut, fut remplacée par une cuve en bois d’une capacité de 30 000 gallons.

Le 29 septembre 1939, à cinq heures et demie du matin, la tour en bois s’écroula avec fracas, entraînant dans sa chute la cuve contenant 14 000 gallons d’eau. En décembre, une nouvelle tour et une nouvelle cuve, toutes deux en fer, furent érigées sur la terre du curé, au nord-est du cimetière. (Elle fut longtemps voisine de l’école Saint-Denis). Le premier règlement régissant l’aqueduc avait été passé le 2 avril 1888. Il fut renouvelé le 3 janvier 1938.

Vers 1937, le Conseil d’hygiène prescrivit de chlorurer l’eau de l’aqueduc. Les proportions étaient parfois tellement exagérées que la saveur de l’eau était gâtée. On tint alors un débat sur la question d’avoir un filtre. On disait que si la dépense n’était pas exagérée, ce serait la meilleure solution pour avoir de l’eau potable, exempte de causes d’infection.”

Un filtre fut dès lors installé et un terrain acheté près de la rivière. L’aqueduc changea de propriétaire à quelques reprises pour devenir ultérieurement propriété municipale.

On peut voir encore le bâtiment où étaient logées les pompes de ce premier aqueduc (ancien terrain de M. Télesphore Chaput, terrain actuel de M. Mario Aird).

Dans les années 1960, on commença à parler d’un aqueduc plus moderne, plus puissant, qui desservirait même les fermes dont les puits ne pouvaient plus suffire en regard du nombre d’animaux et dont l’eau était de plus en plus salée. Ce devait être la naissance de l’Aqueduc intermunicipal du Bas-Richelieu (A.I.B.R.) dont nous reparlerons plus loin.

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