Municipalité Saint-Charles-sur-Richelieu
Naissance des services publics
À Saint-Charles comme ailleurs, les services publics tels que l’aqueduc, les égouts, l’éclairage des rues, les trottoirs, tout cela a été établi à la fin du XIXe siècle ou au début du siècle actuel.
L’aqueduc
Vers 1875, un premier système de distribution d’eau a été installé au village par trois associés, MM. Joseph Morin, le Dr Leroux et M. Clovis Sénécal (les deux derniers étant de Saint-Marc). Il s’agissait d’un grand réservoir placé sur une structure de bois très élevée et fermée; il était muni d’un moulin à vent et d’une pompe motorisée. L’eau provenait de la rivière sans être traitée…. le Richelieu étant beaucoup moins pollué alors. Elle était distribuée par un réseau de canalisations que le propriétaire entretenait de son mieux, été comme hiver. Un réseau qui s’étendit à la rue Alma en 1891. Un autre réseau aurait fonctionné vers 1895 autour de l’église sur la propriété de Moyse Rémy.
Vers 1905, un après-midi, une bourrasque s’éleva et la roue du moulin vola en éclats. On en profita pour substituer le métal au bois et pour choisir un appareil moderne dont la queue se repliait automatiquement quand le plein était fait. Lors de la construction du couvent en 1907, on dut installer sous le campanile un réservoir avec une pompe foulante.
En 1922, nouveau malheur: toute la bâtisse fut réduite en cendres, mettant en péril les habitations voisines. L’édifice de bois fut remplacé par une simple cuve montée sur une armature en fer et dépourvue de moulin à vent.
Au cours de ses cent ans, l’aqueduc changea plusieurs fois de propriétaire: après les trois associés, ce furent Joseph Brunet, Joseph Petit, Hector Bourassa, Lionel Lussier, Léonce Boily, Oswald Meunier, Jovite Lapointe, Gérard Leclerc, Raymond Bourgeois et Jean-Paul Lusignan. En mars 1931, Léon Boiley, propriétaire de l’aqueduc à cette époque, demande le renouvellement de son contrat.
C’est ainsi que le 7 avril, suivant un avis de motion concernant l’approvisionnement de l’eau, amène l’adoption du règlement numéro 19, qui constituait une franchise de cinq ans entre la municipalité et Léon Boiley. Les coûts annuels entendus étaient de 8$ pour le service de bain de 1$ pour le cabinet d’aisance, de 3$ pour le système de chauffage, de 1$ pour les boyaux d’arrosage et de 12$ au presbytère et l’église.
Le 17 août 1948, Gérard Leclerc qui venait d’acquérir l’aqueduc de Jovide Lapointe, demande une augmentation du tarif d’eau pour offrir ses services. Après discussion du conseil, il a été proposé que l’augmentation demandée par Gérard Leclerc soit acceptée aux conditions suivantes: «Que Gérard Leclerc fasse les réparations urgentes et nécessaires au système actuel de l’aqueduc, renouveler les tuyaux, installer un appareil automatique pour partir ou arrêter la pompe afin que la pression de l’eau se maintienne excellente 24 heures par jour et que ces travaux soient effectués avant le 1er décembre 1948». Puis une contre-proposition a été faite pour que l’augmentation du tarif soit réduite de moitié. Suite à ceci, un vote a été pris et l’augmentation demandée par Gérard Leclerc fut acceptée.
Dix ans plus tard, la municipalité reçoit une lettre de l’unité sanitaire leur demandant que ce soit un officier de la municipalité qui prélève les échantillons de l’eau de l’aqueduc et non le propriétaire de celui-ci.
En décembre 1962, le conseil envoie un avis au propriétaire de l’aqueduc l’informant d’augmenter la pression d’eau car plusieurs contribuables se plaignent du fait que l’eau ne monte pas au deuxième étage. En 1964, le même problème se reproduit dû à l’augmentation de la demande d’eau. Les gens veulent donc un service raisonnable et plus de pression pour leur eau.
Face à ce problème, une demande d’eau potable est sérieusement envisagée par la municipalité en 1966. Une étude sur l’alimentation en eau potable est donc préparée par la firme Leroux, Leroux et Associés, en date du 10 octobre 1966.
L’année suivante, M. Bergevin, sous-ministre adjoint, fait rapport au conseil qu’il a entrepris des démarches en vue d’intéresser le ministère des Richesses naturelles à faire une étude approfondie des besoins d’eau potable à Saint-Charles.
Le 3 septembre 1970, la Régie des eaux du Québec ordonne la formation du Comité intermunicipal du Bas Richelieu, constitué par les corporations municipales des paroisses et des villages avoisinants. Celle-ci ordonnait aux corporations municipales des villages et paroisses de Saint-Antoine, Saint-Denis, Saint-Charles, Saint-Marc et Saint-Mathieu-de-Beloeil d’exercer les pouvoirs conférés par le code municipal et d’adopter les règlements respectifs uniformes pour établir le comité de l’A.I.B.R.. Ce dernier verrait à construire une centrale de traitement d’eau et un réseau d’aqueduc dans les limites territoriales des municipalités. De là vient une entente intermunicipale qui fut élaborée le 18 janvier 1971 et adoptée sous forme d’un règlement dans chacune des municipalités concernées. Ledit comité se forma et une première assemblée eut lieu, sous la présidence d’Arthur Benoit, maire de la corporation de la paroisse de Saint-Denis. Il s’agissait en premier lieu de construire une usine de traitement d’eau située dans la paroisse de Saint-Denis. Guy Saint-Pierre, ministre de l’Industrie et du Commerce, procéda à la première pelletée de terre symbolique. L’inauguration officielle des installations eut lieu le 22 octobre 1972 et, depuis, le Bas-Richelieu est desservi en eau potable de première qualité. Cette usine est une des plus modernes, avec traitement complet, ayant une capacité maximale de six millions de gallons impériaux par jour.
Depuis 1972, le village et la paroisse ont adopté plusieurs règlements d’emprunts pour défrayer les coûts relatifs à la construction de l’usine, ainsi que pour les conduites maîtresses et secondaires distribuant l’eau dans les municipalités.
En février 1972, le premier règlement pour la construction de l’usine fut de 162 500$ pour le village et 163 000$ pour la paroisse. Puis la deuxième phase, pour l’exécution des travaux d’amélioration de l’usine de filtration ainsi que le prolongement du réseau d’aqueduc, demande un emprunt de l’ordre de 138 500$ au village et 640 000$ pour la paroisse. Depuis, d’autres règlements d’emprunts ont été nécessaires. À ce jour, un investissement de 1 160 500$ à la paroisse et de 349 000$ au village a été obligatoire afin de donner l’eau à tous les citoyens des deux municipalités.
Pour 1995, des travaux d’infrastructures d’envergure, exigeant le remplacement de la conduite maîtresse, au coût de 4 000 000$ pour l’ensemble des municipalités de la Régie de l’AIBR devient obligatoire, compte tenu ;de la qualité des tuyaux dans tout le réseau. Notons ici qu’une aide financière de 2 430 174$ a été accordée à la Régie, de la part des deux gouvernements. En 1995, la municipalité de Saint-Charles-sur-Richelieu devra emprunter environ 400 000.00$ pour la reconstruction de son réseau primaire et dans la construction nouvelle de la conduite sur le chemin Plamondon.
Aujourd’hui, un règlement de dix pages régit à la fois, la consommation, les coûts, les travaux et les interdictions reliés à ce service.
Un système d’égouts
Dans un village en pleine croissance, les égouts deviennent une nécessité. Les toilettes ont fait place aux commodités à eau courante que nous connaissons aujourd’hui.
Régie de l’aqueduc intermunicipale du Bas-Richelieu
737, Chemin des Patriotes
Saint-Denis-sur-Richelieu, QC J0H 1K0
(450) 787-2101
regie@aibr.ca