Régie de l’aqueduc intermunicipale
du Bas-Richelieu

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Municipalité Saint-Marc-sur-Richelieu

Quatre réseaux d’aqueduc
L’aqueduc de Clovis-O. Sénécal ne desservait qu’une vingtaine de résidants, mais il imprima aux autres l’élan qu’il fallait pour développer un service plus considérable. Douze années plus tard, un groupe de propriétaires forment La Compagnie d’aqueduc de Saint-Marc. Le notaire A.-M. Archambault de Saint-Antoine est appelé à en officialiser l’existence. Ça se passe à Saint-Marc, le 8 octobre 1900, en la maison d’Alexandre Dutilly, forgeron. Les propriétaires réunis votent un capital constitué de soixante parts de 50.00$ chacune.

L’Aqueduc du village (1888-1982)
Avant la fin des années 1880, les citoyens du bord de l’eau de Saint-Marc ignoraient l’eau courante et ses bienfaits. Ou bien ils puisaient l’eau de la rivière ou bien ils la pompaient à la main ou à l’aide d’un moulin à vent. Mais en cette année 1888, un marchand de la place, entreprenant et ingénieux, Clovis-O. Sénécal, décide de construire un aqueduc qui desservirait les propriétaires des lots 45 à 60. Le 10 septembre, il obtient la permission du Conseil municipal et son aqueduc voit le jour.

Après 40 ans (et bien des péripéties,] la conduite principale à partir des sources Moreau ne suffit plus. En janvier 1922, les actionnaires décident de la remplacer par une conduite de 3 pouces en acier galvanisé jusqu’au premier rang, chez Georges Sénécal (lot 38, actuelle propriété de Léo Voghel).

Les comptes de la compagnie sont muets au sujet de cet investissement; par contre s’y trouve l’achat au prix de 525.00$ d’un réservoir de 9 pieds de diamètre et de 12 pieds de hauteur, d’une pompe de 4 cylindres actionnée par une roue de 10 pieds de diamètre. La quantité d’eau nécessaire à l’alimentation d’une pareille pompe ne pouvait venir que de la rivière, comme l’affirment certains témoins de cette phase de l’histoire de l’aqueduc du village. A-t-on renoncé tout à fait aux sources du coteau?

Un troisième réservoir
Le village de Saint-Marc est électrifié depuis le 25 août 1925. Dès le 21 septembre, les directeurs de la compagnie décident de transformer le système de pompage afin de le rendre plus efficace.

Ils achètent: 1o un terrain de 30 pieds de largeur, partie du lot 42 sur le bord de la rivière(vis-à-vis la maison qui deviendra plus tard l’Auberge Handfield); 2o un réservoir de 10 000 gallons et une charpente de 50 pieds de hauteur; 3o une pompe de 3 pouces actionnée par un moteur électrique de 3 forces et un engin de même force en cas de panne. L’eau est pompée directement de la rivière.

Le château d’eau de la Compagnie d’aqueduc du village de Saint-Marc
L’année suivante la compagnie vend aux Moreau la conduite qui traverse leurs terres; le contrat qui liait ces derniers est résilié. Et le réservoir désaffecté construit sur le lot 60 (jadis à Gélas Malo, maintenant à Phydime Charron) de même que sa charpente est mise en vente.

Un nouveau réservoir
Dès 1905, divers problèmes surgissent. Faut-il continuer à réparer le vieux réservoir de 1888 ou en construire un autre? En 1907, Gélas Malo prête à titre gratuit un morceau de son lot (lot 60). La compagnie y érige une charpente de 24 pieds de hauteur; en acier galvanisé, qui supportera un réservoir de 10 pieds de diamètre par 10 pieds de hauteur, en bon bois de 3 pouces.

Le nouveau réservoir ne résout pas le problème causé en certaines saisons par une pénurie d’eau. Il convient d’imposer aux abonnés un certain nombre de règles: ainsi les cultivateurs devront installer des flottes dans les abreuvoirs et régler le niveau de l’eau à trois pouces du bord; il est interdit d’arroser les pelouses, les champs et les chemins en se servant d’un boyau d’arrosage et de laver les voitures de la même façon. Tuyaux et robinets doivent être maintenus en ordre afin de prévenir toutes fuites.

Mais comment augmenter le volume d’eau? Les actionnaires en discutent au printemps 1911. Romuald Noël propose un moulin à vent qui actionnerait une pompe, mais il est décidé d’installer une pompe à l’atelier du menuisier Antoine Blain qui est déjà outillé d’un engin à vapeur.

Antoine Blain sera payé 30 cents l’heure et devra pomper chaque fois que le niveau de l’eau du réservoir sera de moins de trois pieds du fond.

Un moulin à vent
L’idée d’un moulin à vent sur le toit du réservoir fait son chemin: le 12 décembre 1915, les directeurs achètent d’un nommé Couture de Saint-Pie une roue de 7 pieds, une pompe dont l’intérieur est de cuivre et un régulateur automatique au prix de 50.00$, installation comprise.

Mais cette machinerie se détériore rapidement. Dès le 21 juillet 1917, il est résolu d’acheter une autre roue, de 8 pieds cette fois, et une pompe de marque Brantford. A la suite de ces transactions, Hormisdas Handfield, un des actionnaires les plus assidus, qui a déjà été directeur est nommé gérant général: c’est en 1918. Il est élu président en 1921.

Le service passe à Victor Handfield, fils d’Hormisdas
En 1931, Hormisdas Handfield, n’ayant plus ni la santé ni le temps nécessaire, passe la responsabilité de l’aqueduc à son fils Victor. Le 16 octobre 1934, le notaire Eugène Handfield devient secrétaire-trésorier de la compagnie.

En 1940, le ministère de la Santé exige que la compagnie installe un filtre et un chlorinateur sur son aqueduc, la pollution a en effet gagné les eaux de la rivière. Mais, à quel prix? Les moyens de la compagnie sont limités.

La seule alternative serait le creusage d’un puits artésien. On y songe puis le projet est abandonné et un chlorinateur est mis en service le 5 janvier 1944.

L’année suivante, la compagnie installe un réservoir sous pression: c’est au mois de mars 1945. Le “château d’eau” est démoli peu après.

Un seul propriétaire, en 1962
Au mois de novembre 1962, Conrad Handfiled achète toutes les parts de la compagnie, devenant ainsi l’unique propriétaire de la Compagnie de l’aqueduc de Saint-Marc-sur-Richelieu. Norbert Laflamme sera l’homme de service du réservoir et du réseau jusqu’au moment où l’Aqueduc intermunicipal du Bas-Richelieu (AIBR) s’en porte acquéreur en vertu des privilèges que lui confère sa charte.
 
On trouvera la suite de cette chronique sur «les aqueducs» de Saint-Marc dans l’Album souvenir du 200e anniversaire (pp 241- 251).
 

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